Passe à rugosités de fond
Les rampes à rugosités de fond sont généralement constituées de blocs de dimensions relativement uniformes disposés les uns contre les autres et formant un coursier de pente plus ou moins importante.
Avertissement sur la franchissabilité de l'ouvrage
En l'absence de bassins et d'éléments protubérant dans l'écoulement, ces rampes ne présentent pas de zones de repos pour les poissons en montaison. Les poissons doivent ainsi les franchir d'une traite en utilisant généralement leur vitesse de nage maximale. La franchissabilité d'une rampe à rugosités de fond dépend des vitesses de l'écoulement, des hauteurs d'eau au dessus de la crête des enrochements, de la "qualité" de la lame d'eau (absence de ressauts et de décollement rendant la nage du poisson difficile, sinon impossible), mais aussi de la longueur de la rampe que les poissons doivent parcourir avant d'être fatigués. C'est pourquoi les rampes à rugosités de fond ne sont pas considérées comme des dispositifs de franchissement à proprement parler (Larinier et al. 2006). Ce type de dispositif peut être utile (1) pour rendre un seuil directement franchissable par les espèces aux meilleures capacités de nage (salmonidés, voire aloses et lamproies) ou (2) pour former des prébarrages associant des rampes courtes avec des chutes réduites et des bassins intermédiaires.
Méthode de calcul
Radier incliné
Le radier incliné est calculé en discrétisant la largeur de passe en plusieurs radiers horizontaux dont le nombre est déterminé par le paramètre "Nombre de tranches d'écoulement".
Relation entre la charge amont sur la crête et le débit
La relation entre la charge amont et le débit est représenté par une formule de déversoir dénoyé.
Relation entre la hauteur d'eau, la vitesse débitante et le débit en régime uniforme
A partir du débit fourni ou calculé en entrée de passe, la hauteur d'eau et la vitesse débitante dans la passe sont calculées avec la formule de Manning-Strickler en régime uniforme pour une section rectangulaire équivalente à celle de la passe.
Le coefficient de Strickler est évalué à partir du \(D_{65}\) des enrochements:
Avec \(a\) le coefficient correcteur du Strickler fonction du mode de mise en place des enrochements et de leur niveau de jointement (Larinier et al., 2006):
- enrochements déversés, non jointoyés : 21
- enrochements disposés de manière compacte sans jointoiement : 15.5
- jointoiement à 30% : 16.7
- jointoiement à 50% : 18
Références
Larinier, M., J. Chorda, et O. Ferlin. 1995. « Le franchissement des seuils en enrochements par les poissons migrateurs : étude expérimentale ». GHAAPPE 95/05-HYDRE 161. irstea. https://hal.inrae.fr/hal-02575575.
Larinier, Michel, Dominique Courret, et Peggy Gomes. 2006. « Guide technique pour la conception des passes à poissons “naturelles” ». Rapport GHAPPE RA. Compagnie Nationale du Rhône / Agence de l'Eau Adour Garonne. https://dx.doi.org/10.13140/RG.2.1.1834.8562.